Cinéma | Nouvelles du front

L’Etrange Festival

L'Etrange FestivalA partir du 6 septembre, se tiendra au Forum des images à Paris, la dix-huitième édition de L’Etrange Festival. Plus de vingt films y seront projetés en compétition, et une tripotée d’autres en marge. Le programme étant trop riche pour entrer dans le détail, je me contenterai de vous diriger vers le site officiel pour trouver votre bonheur. Soulignons cependant que, parmi les inédits, figurent Touristes ! de Ben Wheatley (Kill List), Iron Sky de Timo Vuorensola, 11.25 : The Day He Chose His Own Fate de Koji Wakamatsu (Va, va vierge pour la deuxième fois, Quand l’embryon part braconner et Running In Madness, Dying In Love), Berberian Sound Studio de Peter Strickland, un nouveau Alex De La Iglesia (Morts de rire) et un court d’Harmony Korine (Gummo). Il y aura aussi une Carte Blanche à Kenneth Anger (Scorpio Rising, Inauguration of the Pleasure Dome) à qui la Galerie du jour Agnès B consacrera une expo. La cerise sur ce copieux gâteau ? Dans le cadre d’une Thema Motorpsycho, l’on pourra assister à la projection du très difficile à dégotter Knightriders de George Romero ; sorte de relecture, encore inédite en France, des légendes Arthuriennes sur fond de bikers.

A totally twisted deep-fried Texas redneck trailer park murder story

Killer JoeUne pause, le temps de respirer ? Vous n’y songez pas, j’espère ! Pour survivre au mois, il faudra bouffer gras et puiser dans ses réserves. Septembre passera au rythme des accords rouillés du Deep South ricain ; du Texas ambiance-white-trash jusqu’à la frontière mexicaine soumise au joug des cartels. On se permettra même un détour spatiotemporel par des Appalaches embourbées dans la prohibition, paysage devenu indissociable des premiers romans ténébreux de Cormac McCarthy. Il ne faudra manquer, et ce sous aucun prétexte, Killer Joe. Le nouveau film de William Friedkin s’annonce déjà tout aussi désopilant que son dernier opus, l’excellent Bug. L’histoire en deux mots : un bouseux fauché recrute un tueur à gages pour liquider maman, espérant encaisser ainsi le jackpot promis par l’assurance vie. S’il entrevoit la richesse, et donc la fin de ses problèmes, au bout du tunnel, il n’a rien d’autre à offrir en contrepartie de la prise de risque que le cul de sa jeune sœur. Soit. Désopilant j’ai dit. Pour ceux qui ne connaitraient de Friedkin que French Connection ou L’Exorciste, je vous encourage à visionner Police fédérale Los Angeles, Le Convoi de la peur, La Chasse et Bug, histoire de mieux découvrir l’un des cinéastes américains majeurs de ces quarante dernières années.

Des hommes sans loi de John Hillcoat, l’histoire d’une famille de contrebandiers survivant à la grande dépression en vendant leur gnôle maison à qui veut y risquer la vue, mérite sans doute aussi le détour. Adapté du mi-roman-mi-autobiographie-familiale de Matt Bondurant par la plume souvent baroque et toujours romantique de Nick Cave, espérons un résultat plus proche de The Proposition, que l’Australien avait déjà signé, que du médiocre et trop bien pensant La Route. A la fin du mois on saura enfin si Oliver Stone a encore quelque chose dans le froc. La bande annonce de Savages promet une rafraichissante salve de violence, encore faut-il que le film tienne le rythme. Et pour ceux qui en redemanderaient, Moi, Député, la dernière comédie taillée sur mesure pour Will Ferrell, devrait encore tenir l’affiche dans quelques salles oubliées du bon Dieu. Sans être ce qu’il a fait de mieux au cours de son illustre carrière – espérons que le bougre se réserve pour Anchorman 2, le film offre néanmoins son lot d’humour pipi-caca incongru et de rires gras. Mon conseil pour la dégustation ; un six pack de Pabst Blue Ribbon et deux buckets chez le Colonel.

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