Cinéma | Litanies
Les films les plus attendus de 2014
1. Why Don’t You Play in Hell? (Sono Sion, 2013)
Je l’ai déjà évoqué à l’occasion d’un précédent article, 2013 fut pour moi l’année de la révélation de Sono Sion. Dévoilé à la dernière édition de L’Étrange Festival, Why Don’t You Play in Hell? voit le cinéaste japonais le plus enragé du moment renouer avec les folies qui caractérisent ses meilleures réalisations (Love Exposure et Cold Fish entre autres). Mon seul conseil pour 2014 est donc, qu’il sorte en salles ou directement en vidéo, bougez vous le cul pour voir ce putain de film ! Vous ne serez pas déçus.
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2. Inherent Vice (Paul Thomas Anderson, 2014)
Un an après The Master, Paul Thomas Anderson retrouve Joaquin Phoenix pour l’adaptation d’Inherent Vice. Le roman de Thomas Pynchon, à qui l’on doit notamment L’Arc-en-ciel de la gravité, dresse un portrait des États Unis de la fin des années 1960 sous forme de polar et sur fond de procès de la famille Manson. Gageons qu’Anderson saura se montrer à la hauteur de la tache qui l’attend en adaptant l’un des auteurs majeurs de sa génération.
3. L’Étrange couleur des larmes de ton corps (Hélène Cattet et Bruno Forzani, 2013)
Malgré toute l’inventivité déployée par Hélène Cattet et Bruno Forzani dans leur premier film, Amer ne m’avait pas totalement convaincu. L’Étrange couleur des larmes de ton corps est un immense pas en avant pour les deux réalisateurs qui réussissent cette fois à marier leur approche ultra-sensitive de la narration cinématographique à une gestion exceptionnelle de l’espace et du temps. Il en résulte un film d’horreur et une expérience cinématographique uniques dont les images ne laisseront aucun spectateur insensible. A réserver néanmoins aux plus téméraires d’entre vous.
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4. Francofonia : Le Louvre sous l’Occupation (Alexandre Sokourov, 2014)
Sculpteur d’images qui touchent généralement au sublime, Alexandre Sokourov retrouve le chef opérateur Bruno Delbonnel, déjà l’auteur de bien des merveilles visuelles sur Faust (mais aussi Inside Llewyn Davis), pour Francofonia. Le film, dont on ne sait pour l’instant que peu de choses, sera l’occasion pour le réalisateur russe de poursuivre un travail sur les musées entamé dès Élégie de la traversée (2001) et L’Arche russe (2002).
5. Night Moves (Kelly Reichardt, 2014)
Au fil des ans et des long-métrages, Kelly Reichardt s’est imposée comme l’une des réalisatrices les plus importantes du cinéma indépendant américain. Après l’aridité des déserts au cœur de l’énigmatique La dernière piste, cette fable écologique qu’est Night Moves devrait permettre à la cinéaste d’approfondir son exploration des rapports entre l’Homme et la nature.
6. Nymphomaniac (Lars von Trier, 2013)
Malgré son goût évident, et parfois déplacé, pour la provocation, Lars von Trier reste un cinéaste aussi novateur qu’imprévisible. L’on ne s’essaiera donc pas à deviner ce que nous réservent les quatre heures et douze chapitres de Nymphoniac. Heureusement, l’attente touche déjà à sa fin et l’on pourra donc bientôt juger sur pièce.
7. The Duke of Burgundy (Peter Strickland, 2014)
Après les excellents Katalin Varga et Berberian Sound Studio, le nouveau film de Peter Strickland est attendu de pied ferme dans ces parages. En la compagnie de Ben Wheatley, dont la maison de production Rook Films produit justement The Duke of Burgundy, Strickland revigore le cinéma de genre britannique.
8. White Bird in a Blizzard (Gregg Araki, 2014)
Rares sont les déceptions dans la filmographie de Gregg Araki. Quatre longues années après Kaboom, l’auteur de Doom Generation, Nowhere ou encore Mysterious Skin nous revient avec un drame familial centré sur une jeune femme dont la mère disparaît. S’agissant d’un film d’Araki, White Bird in a Blizzard nous réserve sûrement de nombreuses surprises.
9. Les Sorcières de Zugarramurdi (Alex de la Iglesia, 2013)
Retrouvant le cinéma fantastique, Alex de la Iglesia signe avec son dernier film éhontément misogyne la plus irrévérencieuse des odes à la femme. Entre film de casse, road movie et chasse aux sorcières, l’espagnol se permet des ruptures de ton d’une liberté aussi insolente que jouissive.
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10. The Raid 2 : Berandal (Gareth Evans, 2014)
Sans faire dans l’originalité scénaristique, The Raid démontrait combien le cinéma d’action, entre de bonnes mains, pouvait encore se montrer qualitatif et divertissant. Pour cette suite, Gareth Evans semble s’être embarqué sur un projet plus ambitieux. Attention, il se pourrait bien The Raid 2 : Berandal cogne encore plus fort que son aîné. J’en veux pour preuve le teaser tonitruant qui circule en ligne depuis un bon mois. Si ce n’est déjà fait, il est grand temps de vous laisser tenter.
+1. I Walk With the Dead (Nicolas Winding Refn, ????)
On sait simplement de ce projet vaguement décrit comme du « all-female horror » que Carey Mulligan y est attachée et qu’il faudrait plutôt tabler sur une sortie en 2015. Mais c’est un film de Nicolas Winding Refn et l’on ne peut donc qu’espérer le voir débarquer le plus rapidement possible et, en attendant, s’y intéresser de près.
Pêle-mêle, enfin par ordre alphabétique tout de même, un paquet d’autres sorties à surveiller dans les mois qui viennent et que j’essaierai d’évoquer si les films en valent la peine.
12 Years a Slave (Steve McQueen), A Most Wanted Man (Anton Corbijn), Anchorman 2 : Légendes vivantes (Adam McKay), Aux yeux des vivants (Alexandre Bustillo et Julien Maury), Burying the Ex (Joe Dante), Byzantium (Neil Jordan), La Chambre bleue (Matthieu Amalric), Computer Chess (Andrew Bujalski), Godzilla (Gareth Edwards), Gone Girl (David Fincher), The Grand Budapest Hotel (Wes Anderson), Guardians of the Galaxy (James Gunn), Her (Spike Jonze), Knight of Cups (Terrence Malick), Only Lovers Left Alive (Jim Jarmusch), Real (Kiyoshi Kurosawa), Under the Skin (Jonathan Glazer), Le Vent se lève (Hayao Miyazaki) , Welcome to New York (Abel Ferrara)…